Critique In - AN OAK TREE : sur la corde raide

La pièce de Tim crouch est un succès depuis sa création en 2005, elle a été jouée déjà à plus de 360 reprises dans le monde, avec plus de 360 interprètes différents. Car c’est là que réside l’originalité de ce théâtre expérimental : chaque soir, un nouveau comédien interprète l’un des rôles de la pièce sans même en connaître l’intrigue. Il va découvrir ses répliques en direct devant le public, guidé à l’oreillette ou à la voix par Tim Crouch, qui lui-même interprète à ses côtés l’autre rôle de la pièce. Ce soir là, c’est la comédienne Teresa Coutinho, star de la scène portugaise, qui se lance dans cette performance. Accueillie avec beaucoup d’humour (british) et de bienveillance par Tim Crouch, la voilà qui découvre progressivement l’intrigue : un père rencontre celui qui a tué accidentellement sa fille dans un accident de voiture… Un tel sujet et une telle mécanique représentent un défi de lâcher prise pour les comédiens invités et le public reste suspendu à cet exercice si intime et si risqué. Mais limité par les instructions d’un Tim Crouch très présent, et par une partition au final peu conséquente, le comédien peine à trouver des espaces d’expression qui nous fasse oublier l’aspect performatif de la pièce. Certes, la question du deuil est abordée avec délicatesse,  mais c’est le texte qui nous touche plus que le jeu des acteurs trop attentifs au dispositif.
 
Enric Dausset
 
An Oak Tree, écriture, mise en scène et interprétation Tim Crouch accompagné d’un nouvel invité chaque soir : Teresa Coutinho, Adama Diop, David Geselson, Natacha Koutchoumov, Cynthia Loemij, Vítor Roriz. Jusqu’au 11 juillet au Festival d’Avignon, à 22h00, au Cloître des Célestins. Spectacle en anglais surtitré en français.



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