Fin du In : bilan de la 1ere édition du festival dirigé par Tiago Rodrigues

Ce mardi 25 juillet, Tiago Rodrigues, nouveau directeur du In d’Avignon, joue dans la Cour d’honneur du Palais des papes la pièce qui l’a fait connaître en France il y a dix ans : By Heart. Ecrite en hommage à sa grand-mère, une grande lectrice, qui devenant aveugle lui avait demandé de lui amener un seul livre qu’elle apprendrait par cœur, il fait monter sur scène dix spectateurs qui apprennent avec lui le sonnet numéro 30 de Shakespeare. Par cœur.
Voilà une jolie façon de conclure cette 77e édition du festival en faisant goûter au public un peu de ce qu’est le quotidien des acteurs : apprendre par cœur de la poésie.

C’est d’ailleurs avec cette même sensibilité et ce goût du partage qu’il a conçu sa programmation, à commencer par le spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur, Welfare, adapté du documentaire de Frédérick Wiseman, dans lequel un focus était fait sur des demandeurs sociaux. Mais aussi avec des spectacles comme Le Jardin des délices, Neandertal, ou Portrait de l’artiste en ermite ornemental

La jeune génération était très mise en avant avec des artistes comme Clara Hédouin avec Que ma joie demeure, Rébecca Chaillon avec Carte Noire nommée Désir, ou Pauline Bayle avec Ecrire sa vie. Pas de star en revanche sauf des poids lourds comme Julien Gosselin, Anne Teresa de Keersmaeker, Stefan Kaegi ou Gwenaël Morin. 
 
Si la fréquentation en hausse par rapport aux précédentes années avec près de 115.000 places vendues est un indicateur positif de ce festival, on en repart un peu triste. Certes, il y a eu de belles propositions comme Welfare que Julie Deliquet a brillamment réussi à transposer au théâtre, Le Jardin des délices ou Néandertal, mais d’autres, très attendues, ont cependant déçu. Extinction de Julien Gosselin aurait pu être l’événement de ce festival comme Les particules élémentaires l’avait été dix ans plus tôt, mais malgré les moyens impressionnants mis en œuvre, le message est obscur, la vidéo abrutissante et la musique assourdissante. Ecrire sa vie de Pauline Bayle ne convainc pas non plus ou Le Songe version Gwénaël Morin manque un peu d’érotisme…  Souvent la faute à une dramaturgie qui repose surtout sur une idée sur laquelle on agrège plein de choses et non sur une construction d’ensemble du spectacle. 
 
Il n’en reste pas moins que Tiago Rodrigues a réussi à imposer un festival différent de ceux de ses prédécesseurs et permis de faire de belles découvertes. Clap de fin pour cette 77e édition.
 
La 78e devancera de peu les Jeux Olympiques de 2024. Rendez-vous donc du 29 juin au 21 juillet avec pour langue invitée l’espagnol.


Hélène Chevrier

>>  Découvrir les artistes du festival d'Avignon interviewés dans Théâtral magazine n°100


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